Elle est de ces femmes pour qui, être maman, semble naturel, instinctif. D’abord auprès de ses frères et sœurs, puis d’amis ou d’autres enfants ("De 15 à 27 ans, j’ai gardé des enfants tous les jours"), elle a grandi avec ce don de soi, cette qualité qui consiste à prendre soin de, à se mettre à la place de l’autre.
A 26 ans, en couple, bien installée, elle perd son premier conjoint brutalement dans un accident de moto. Et leur projet d’enfant avec.
- "Je crois qu’il n’y a pas de règle, il y a autant de façons de gérer un deuil que de vivre une grossesse, chacun est différent. Il aimait tellement la vie, j’avais envie de vivre pour 2 plutôt que de tomber en dépression. J’avais envie d’aller bien, mais c’est dur, tu te sens jugée si tu vas bien trop tôt, presque coupable, tout le monde s’attend à ce que tu ailles mal (…) Sauf que je n’avais pas le choix."
S’ensuit une prise de conscience, tout ce temps passé à travailler et à s’occuper des autres ("il y a plein de temps où j’aurais pu être avec lui"), ça ne peut pas continuer ainsi. Elle a besoin de prendre soin d’elle, pour elle, "par respect pour lui". Elle part voyager, seule…
Il lui a fallu du temps pour se reconstruire et se remettre en couple. A l’étranger, personne ne connait son histoire, c’est plus simple de raconter des parties de soi et d’en occulter d’autres. "C’était hyper agréable, de ne pas avoir ce regard un peu pesant. Je me sentais plus libre."
Puis vient le confinement, dans son cocon parisien, et cette rencontre virtuelle. L’envie de construire quelque chose de nouveau devient insistante, de repartir à zéro dans un ailleurs sans repères.



- "On a emménagé ensemble très rapidement, et il a fallu se réhabituer à vivre à 2, avec des codes différents de ce que je connaissais."
Comment faire vivre son couple sans communiquer sur ses sentiments, sans oser se mettre à nu ni accepter d'être vulnérable ?
"Ce n’est pas facile de vivre avec un homme qui ne montre pas ses sentiments", qui laisse entendre qu’il n’est pas attaché à elle. Son besoin d’authenticité et de transparence lui permet de se livrer facilement, mais là "j’étais obligée de me mettre des barrières pour me protéger".
Après des hauts et des bas, elle se met enfin à exprimer ce qu’elle ressent, et il finit enfin par s’ouvrir.
- "On a mis tout à plat et je tombe enceinte presque aussitôt."
Pour cette artiste, cette séance photo s’apparente à un rituel. Elle symbolise une nouvelle étape de vie, le passage à l’état de mère, la joie d’une "grande aventure" à vivre à 3.