"J’ai toujours eu du mal à accepter mon corps, j’ai toujours eu tendance à me comparer aux autres, à me sentir très très maigre." Chétive, dit-elle, "au point de ne pas se sentir femme". Dans le miroir, elle voit "une toute petite poitrine, un grand buste et de petites jambes". Un corps "sans forme".
Mais depuis deux ans, son regard a évolué, grâce à un travail personnel parallèle : surmonter la phobie de l’eau.
- "J’avais vraiment envie de me réconcilier avec cet élément qui fait partie de notre corps."
Aujourd’hui, grâce à la pratique de l’apnée, "j’ai atteint une étape où je me sens sereine dans l’eau, et j’ai l’impression d’honorer cette partie-là aussi, à l’intérieur de moi", dit-elle. Et à travers cet accomplissement, ce sont évidemment tous les "curseurs de confiance en soi, d’acceptation et de respect de soi, de dépassement" qu’elle a augmenté.
Ces deux dernières années ont été un plongeon dans le vide. Elle a quitté son travail, son pays, son appartement, pour aller vivre à Tenerife avec son compagnon :
- "Ça aussi, c’est une étape supplémentaire de respect de soi-même, de challenge, de dépassement !"
Une fois de plus, elle a mis de côté toutes ses peurs liées à la sécurité. Ou plutôt, à "l’illusion" d’une sécurité, "car j’étais fonctionnaire, j’avais un poste plus ou moins sécure", des avantages, etc. "Et je suis partie dans un pays non francophone où je ne connaissais personne, avec presque rien (car on a tout vendu avant). Et je suis fière, car j’ai la sensation de me dire que je suis capable de m’adapter partout où je vais maintenant !"
Dans ce nouvel environnement, son rythme de vie lui offre plus de flexibilité, plus de temps :
- "Je me suis imposée beaucoup plus de sport qu’avant, et je sens que mon corps revit !"
C’est une prise de conscience.
- "Il était en état de léthargie, en état d’ennui profond quand je vivais ici, dans ce petit confort de vie classique ; presque en état de nécrose symbolique. Je sens qu’il y a du mouvement, je reprends du muscle".
Quel était ton lien à ce corps, avant ?
- "Avant, il était utile. Mais mon regard n’était pas posé dessus, je ne l’écoutais même pas".
Jusqu'à ce qu'elle se forme au Chi Nei Tsang (i.e. massage du ventre, selon la tradition taoïste). A cette époque, "j’avais un ventre tellement dur, tellement crispé, j’étais dans la rétention d’émotions".
Elle apprivoise le toucher, le sien, celui des autres, sur sa peau, sur ce ventre, intime, un concentré d'émotions. Ce fut "une première connexion avec mon corps". Elle comprend alors que tout est relié. "Je n’avais pas cette conscience-là avant. Pour moi, il y avait vraiment une séparation entre mon mental et toute la partie en dessous de ma poitrine, il n’y avait que le mental qui fonctionnait". Et à travers ce toucher, elle sent venir des émotions, qu'elle "attribue à un organe, à des souvenirs, des sensations corporelles".
Aujourd’hui, son corps est devenu une de ses priorités, "dans le sens où, si je veux être une bonne thérapeute, j’ai envie d’être pleinement ancrée, pleinement équilibrée pour pouvoir être un soutien, et être juste dans mon intuition et dans mon coaching. Parce que si mon corps est malade, s'il est dans une tristesse et un mal-être, je suis incapable d’accompagner qui que ce soit."