Quelle est était la probabilité pour que la pilule du lendemain ne fasse pas effet, pour que la grossesse soit extra-utérine, pour que l’IVG par chimiothérapie ne fonctionne pas ?

Deux jours après, hémorragie interne, opération en urgence. On ne parvient pas à sauver la trompe de Fallope (où l‘embryon s’était implanté). Une de moins.

"Et 3 jours après, je me suis faite larguer par celui qui m’avait mise enceinte !"

- "Je me posais déjà des questions sur ma fertilité parce que je suis hémophile", et puis il y a cette ablation, une atteinte à ma féminité, la peur de ne jamais tomber enceinte. "Ce n’est pas une volonté d'avoir des enfants pour le moment, mais je veux avoir le choix quand je le voudrai."

Comment se remet-on d’un traumatisme à la fois physique et psychologique ?

- "Après cette opération, je suis restée un mois en arrêt de travail, je suis rentrée voir ma famille qui s’est occupée de moi car je ne pouvais plus marcher, puis j’ai fait un suivi psychologique.
Cette psy m’a vraiment aidée, elle m’a fait prendre conscience que c’est aussi un message de mon corps qui réagit à quelque chose ; alors il réagit à quoi, on ne sait pas."

Ou, peut-être que si.

Lors d'un soin rebozo, on lui fait remarquer : "Tu es toujours en train de te battre. En fait, là, c’est ton corps qui s’est battu contre toi sinon tu ne comprends pas les petits signaux qu’il peut t’envoyer, ils sont obligés d’avoir un impact fort."

Se battre, s’abandonner dans une relation, "mettre la totale attention sur l’autre" et glisser dans l'auto-destruction. Parce que "si je suis malade et que l’autre est malade, je ne vais pas me guérir, je vais tout faire pour le guérir lui."

- "Tu es la personne la plus importante de ta vie", je lui dis.
Elle ne l’intègre pas, pas encore.

Et puis il y a sa lignée familiale, des avortements, des douleurs féminines, des fausses couches à répétition. Comment coupe-t-on le lien ?

Ensemble, on a exploré sa féminité, en photos.