La pêche artisanale emploie 12 millions de personnes dans le monde, utilise des méthodes de pêche sélectives et rejette très peu de poissons ; contre 8 à 20 millions de tonnes de poissons (i.e. captures accessoires) rejetées par an via les pêches industrielles. A Madagascar, j'ai observé les pêcheurs rentrer bredouilles d'une matinée en mer à cause du passage incessant de chalutiers-crevettiers le long de la côte. Ou pire encore, la vision de cette pirogue remplie de poissons congelés, des prises de moindre intérêt dont se défont volontiers ces bateaux industriels en guise de dédommagement.
La plupart des pêcheurs artisans vivent dans des pays en voie de développement, n’ont presque pas d’influence politique, et ne perçoivent (presque) aucune subvention (comparé aux flottes industrielles) malgré un très faible impact sur l'environnement et une activité de subsistance menacée par le changement climatique, la surpêche et la pollution.
Extrait de BLOOM Association :
"Les ONG s’alignent sur les définitions les plus couramment utilisées pour lesquelles la pêche artisanale est une pêche de petite échelle, le plus souvent côtière, aux techniques de pêche pour la plupart basées sur des engins de type dormant (filets, casiers, lignes) et surtout à dimension humaine (le propriétaire du navire travaille à bord) avec un ancrage territorial fort.
Ces navires, du fait de leur petit champ d’action, sont extrêmement dépendants de la santé de l’écosystème marin et de l’abondance des espèces qu’ils ciblent. Leurs stratégies de pêche visent à alterner les zones de pêche et les espèces cibles tout au long de l’année afin de ne mettre à mal tel ou tel stock et à pouvoir continuer à pêcher longtemps sur cette aire géographique.
Aujourd’hui, ils se tournent de plus en plus vers la vente directe afin de valoriser au mieux leurs captures. Cela permet de pêcher un peu moins et de générer plus de revenus."